-De pouvoir voyager, de faire de belles rencontres à travers le prisme de la photographie est un cadeau rare
-De sortir de sa zone de confort pour changer, grandir et se transformer.
-Chaque moment de ma vie de photographe est un moment clé qui me permet de passer d’un palier à un autre palier.
-J’aime la sensation d’être un des 250 photographes sur le Tapis Rouge et de participer à la Grand Messe du Cinéma, la photo sur tapis Rouge est un accélérateur de particules. Vous rentrez la tête dans la machine et vous en ressortez lessivé. En discutant avec des photographes de portraits cannois qui arpentaient de temps à autre le Tapis Rouge et qui me disaient qu’il ne pourraient pas le faire sur toute la durée du Festival.
-Le faît d’être reconnu dans ce domaine est une belle récompense

Ces photos de la montée des marches participent à la mythologie du festival

Chaque montée des marches, environ 300 photographes sont impatients de voir arriver les stars dès leur sortie de voiture. A leur arrivée, ils hurlent leur nom et espère avoir un regard un sourire. Ils shootent en rafale pour être sûre de capter la fraction de seconde qui fera la bonne photo. Image bien souvent contrôlé, la star en pieds sourire et pause préparer vu sur le tapis rouge, les photographes en arrière plan. Il faut imaginer des petites entreprises en concurrence monopolistique qui ont la même part de gateau. C'est une ambiance qui peut être rapidement électrique si il y a de grandes stars sur le tapis.

Il y a à l'entrée du Panthéon, avant que les stars ne foulent le tapis rouge et rentrent dans ce moment de représentation, il exste un lieu, une faille temporelle, où le temps s'arrête et où le moment participe au sacré. C'est sans doute ce moment et ce lieu que je préfère, loin du bruit et de la fureur du Tapis Rouge

-Je dirais Once Upon a Time… in Hollywood, Asteroid City mais aussi Top Gun: Maverick et Furiosa, ces tapis rouges ont une atmosphère électrique et quand vous voyez Tom Cruise, Leonardo di Caprio, Brad Pitt, Natalie Portman, Scarlett Johansson, il y a là véritablement une nouvelle représentation de la divinité. Autrefois, comme la tradition grecque nous l'a enseigné, les dieux nous rendaient visite. De nos jours, les dieux demeurent parmi nous, et choisissent selon des règles complexes, par un mouvement inverse, d'accéder au mont Olympe par le rite solennel de la photographie : l'offrande de leur image.

De nos jours, les dieux demeurent parmi nous, et ne peuvent accéder à la maison céleste que par le rite solennel de la photographie : l'offrande de leur image.

Mes trois meilleurs Images du Festival de Cannes balancent entre irréel et émotionnel. La première est une image de Natalie Portman dans les coulisses de Cannes, se retrouver dans les coulisses de Cannes alors que l’actrice était membre du jury avait un côté irréel pour le jeune photographe de Cannes que j’étais. La deuxième image est une image de Kirsten Dunst.
Face à la prolifération d’images similaires jusqu’à la satiété, je sais que cette photo je suis le seul à l’avoir prise puisque ce jour là je me retrouve derrière les cordons à la descente du film et elle se retrouve devant moi, mais j’ai du l’appelé et elle s’est retourné, m’a regardé et m’a souri et voilà!
La troisième image concerne Sean Penn Sean Penn toujours en 2008 président du jury de Festival de Cannes est arrivé en dérogeant à la règle de ne pas fumer, et il est arrivé au photocall de Cannes, et j’ai capté l’instant. Ce sont ces instants uniques, un moment de déconcentration hors du rituel de représentation qu’est le Tapis Rouge dont le dispositif a été pensé pour produire le maximum d’images pour un Festival qui est l’évènement le plus médiatisé du monde après les Jeux Olympiques. La photographie, l'image fixe, est un arrêt qui coupe l'expression, il y a des moments photogéniques et d'autres qui le ne sont pas du tout. Le photographe le sait et l'acteur aussi. Les moments de transition, les mouvements de la bouche pendant que l'on parle, les yeux mi-clos sont naturels, le paparazzi les adore, le photographe les évite. L'acteur se méfie, il essaye de contrôler ces moments. il s’agit d’observer, d’attendre le moment neutre, les petits instants où la vedette oublie la caméra.